Semaine sanglante de 1871 : ces prêtres victimes de l’anticléricalisme

Aleteia – 25 mai 2021

Il y a 150 ans, la Commune de Paris provoque une persécution religieuse sanglante et se sert du clergé comme monnaie d’échange. Mais ces otages ne représentent rien aux yeux du pouvoir versaillais, aussi anticlérical que les Communards. Parmi ces otages, Mgr Darboy, archevêque de Paris, qui se savait promis au martyre. Au cœur de la tempête, un des signes d’Espérance demeure l’action des Filles de la Charité qui ont poursuivi leur apostolat dans de terribles conditions.

Des communards réunis dans l’église Saint-Eustache à Paris
© The Illustrated London News, volume 63, May 27, 1871 / iln.org.uk

Les exécutions et massacres de la Semaine sanglante, fin mai, officiellement représailles aux violences du gouvernement Thiers contre les prisonniers fédérés, n’ont pourtant rien d’improvisé et ont été précédés, tout le printemps, d’une campagne de presse et d’opinion bien orchestrée. Avant de tuer des prêtres, certains auront savamment excité le peuple contre un clergé présenté comme criminel et poussé à toutes les profanations. Diffamer les hommes, détruire les bâtiments : tous les régimes ennemis du Christ connaissent le procédé… Il est efficace.
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Dès le 2 avril 1871, les fédérés dénoncent unilatéralement le Concordat, proclament la séparation de l’Église et de l’État, suppriment le budget des Cultes, font main basse sur les biens du clergé, interdisent l’enseignement confessionnel, ferment et confisquent des sanctuaires parisiens, transformés selon les besoins, en clubs politiques, ateliers ou prisons.
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Après celle de l’archevêque et de ses assistants, les arrestations se multiplient.
(...)Tous ces otages constituent une monnaie d’échange mais ils ne représentent absolument rien aux yeux du pouvoir versaillais, aussi anticlérical que les Communards, la preuve en étant qu’il ne lui faudra pas très longtemps pour reprendre une bonne partie du programme anti-chrétien de la Commune. Laisser les fédérés assassiner leurs prisonniers ecclésiastiques, ce sera faire d’une pierre deux coups : se débarrasser de quelques curés, et discréditer définitivement dans l’opinion les idées généreuses que défendait la Gauche, permettant une répression impitoyable. Le secrétaire de Thiers, Saint-Hilaire, résumant l’opinion de son patron, répond à ceux qui s’inquiètent du refus de Versailles d’échanger soixante-quatorze otages, dont l’archevêque, contre le leader révolutionnaire Blanqui : « Les otages ? Tant pis pour eux ! » Politiquement, leur mort sera une bonne affaire.

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« Ils ont tué l’archevêque de Paris ! »

Proche de son peuple, Mgr Darboy ne l’a pas abandonné dans ses malheurs et, tout le long du siège, il est présent pour soulager les souffrances, aider, consoler de son mieux. On ne lui en sait pas gré. Il restait aux yeux de beaucoup un homme du régime déchu. Il n’a pas non plus, le 18 mars 1871, lorsque le gouvernement Thiers préfère abandonner Paris insurgé, choisi de s’en aller tant qu’il le pouvait. Il est resté. À ses risques et périls. Être archevêque de la capitale ne va pas sans danger depuis quelques années : en 1848, Mgr Affre est mortellement blessé sur une barricade, en tentant de s’interposer entre les belligérants et, le 3 janvier 1857, Mgr Sibour est assassiné par un prêtre défroqué sur le parvis de Saint-Étienne du Mont, en guise de protestation contre le dogme de l’Immaculée Conception.
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Mgr Darboy ne tente pas de se soustraire à son sort. Son arrestation, le 4 avril 1871, ne l’étonne pas. Autorisé à prendre quelques affaires, il n’emporte, outre son bréviaire, que la croix pectorale de Mgr Affre, celle qu’il portait le jour de sa mort, et l’anneau pastoral de Mgr Sibour. Tout un symbole.
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Se rend-il bien compte du cauchemar dans lequel il s’enfonce ? Il appartient à un monde qui n’est pas celui de ses persécuteurs. Il les accueille en les appelant « mes enfants », eux rétorquent qu’ils ne le sont pas.
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S’il peut encore en douter, Mgr Darboy, maintenant, y voit clair : c’est bien en haine de la foi qu’il est arrêté, incarcéré, et qu’il risque la mort. C’est son caractère sacerdotal qui l’expose aux coups des fédérés.
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L’héroïsme des Filles de la Charité dans la tourmente de la Commune

Comme le souligne Anne Bernet dans sa biographie de sainte Catherine Labouré, les Filles de la Charité ont été déclarées d’utilité publique au début de la Commune en raison de leur responsabilité sociale et médicale, ainsi que de leur dévouement indéfectible auprès des plus miséreux. Cela ne les protège pourtant pas, car l’anarchie règne en maître et les comportements irrationnels se multiplient.
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Le gouvernement et l’Assemblée, réfugiés à Versailles, montent une armée pour reprendre Paris. Avec l’avancée des troupes gouvernementales vers la capitale, la situation des sœurs devient chaque jour plus précaire car l’ambiance est explosive. Entre panique et exaltation, les réactions des autorités et de la population sont totalement imprévisibles. En témoigne l’anecdote suivante : quelques jours après la tentative d’arrestation de sœur Dufès, se présente à la porte de la maison un autre groupe vociférant de communards armés. Contrairement aux apparences, et au grand soulagement des sœurs, ils ne viennent pas piller, mais réclamer des médailles miraculeuses car ils vont partir combattre l’armée versaillaise. Trop heureuse, sœur Catherine leur en donne plusieurs dizaines.
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Cependant, ces incursions se multiplient et deviennent de plus en plus violentes. Aussi, les sœurs décident de quitter Paris pour se réfugier à la campagne. Elles ne reviennent que le 31 mai, après que l’armée gouvernementale a entièrement repris la capitale et écrasé avec violence les insurgés. A leur retour, elles découvrent chez elles une trentaine de communards blessés qui ont été abandonnés ici. Force de la charité : les sœurs soignent et protègent leurs anciens persécuteurs.
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 Lire l’intégralité de l’article de Thérèse Puppinck sur le site d’Aleteia

Les martyrs de la rue Haxo

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