L’épopée de Notre-Dame à la Cité de l’architecture

Paris Notre-Dame du 2 mars 2023

La Cité de l’architecture et du patrimoine accueille une exposition coproduite avec l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, retraçant l’épopée de la cathédrale, d’hier à aujourd’hui. Une partie des œuvres restaurées sera exposée avant de retrouver l’édifice d’ici sa réouverture, fin 2024.

Parmi les œuvres exposées : les statues de la flèche de Notre-Dame.
© Mathilde Rambaud

Une immense photographie de dix mètres de hauteur se déploie sous les arches de la Cité de l’architecture et du patrimoine (16e) [1], dévoilant sans filtre la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris au lendemain du terrible incendie du 15 avril 2019. Les débris calcinés de la charpente et de la flèche sont écrasés sur les bancs, laissant apparaître le ciel à travers un trou béant dans la voûte. C’est avec cette image poignante que les visiteurs pénètrent dans la galerie qui accueille jusqu’en juin 2024 Notre- Dame de Paris, des bâtisseurs aux restaurateurs. Au cœur de cette exposition historique, les seize statues de cuivre de la flèche de la cathédrale – les douze apôtres et quatre évangélistes restaurés depuis l’été 2021 – qui avaient été déposées en vue de leur restauration quatre jours avant le sinistre, étant ainsi miraculeusement préservées (voir PND n° 1763-1764). « C’est une occasion unique, explique Lisa Bergugnat, co-commissaire de l’exposition et responsable de la programmation et de la médiation culturelle de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris. Dans moins de deux ans, ces statues retrouveront leur place à quatre-vingt-seize mètres de hauteur. On ne les verra plus jamais d’aussi près. »

Une fenêtre sur le chantier

Mais au-delà de la présentation de cette restauration statuaire, l’exposition se veut être une « fenêtre sur le chantier », explique-t-elle encore. Alors que, chaque jour, ce sont mille personnes qui œuvrent à la renaissance de la cathédrale sur l’île de la Cité et partout en France, les différents corps de métier sont présentés et les visiteurs découvrent les coulisses du chantier : « Le dernier des 2 000 chênes nécessaires à la reconstruction de la charpente de la flèche, des bras du transept, du grand comble de la nef et du chœur, a été coupé il y a quelques jours seulement », confie Lisa Bergugnat. À ses pieds, des morceaux de bois présentent les différentes étapes, de l’imposant tronc jusqu’aux poutres qui constitueront la nouvelle forêt médiévale et la flèche de Notre-Dame, reconstruite selon le dessin de son architecte Viollet-le-Duc, dont une page du journal de chantier est d’ailleurs présentée.
Déambuler ainsi entre les chefs-d’œuvre de Notre-Dame et mieux comprendre le travail des acteurs du chantier et les choix entrepris dans sa restauration – « à l’identique du dernier état connu, comme stipulé dans les conventions signées par la France », précise la co-commissaire de l’exposition – permet de toucher du doigt l’imminence de la réouverture. On se laisse happer par les couleurs retrouvées d’un vitrail nettoyé, les détails d’un Mays restauré ou le grand orgue dont une partie des tuyaux est exposée avant son remontage et son harmonisation au sein même de la cathédrale. Avis aux promeneurs noctambules, cette étape qui durera six mois se fera de nuit, l’harmonisation requérant un silence total…

Mathilde Rambaud

Pour aller plus loin
La Fabrique de Notre-Dame accompagne le chantier tout au long des travaux, avec deux numéros de 116 pages par an. Véritable journal de bord, ce magazine offre une plongée inédite au cœur du chantier (disponible en librairie et sur boutique.connaissancedesarts.com ; tarif : 12€ ; l’intégralité des bénéfices est reversée au projet de restauration).

[1Cité de l’architecture et du patrimoine : 1, place du Trocadéro, 16e. Tarifs : 9€ ; 6€ (réduit).

Incendie de Notre-Dame de Paris

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